Quel étrange weekend c'était.
J'ai posé des pellicules plastiques sur les fenêtres et installé Windows 11 sur une vieille tablette Microsoft. Elle boucane depuis, mais au moins, elle ne prend plus la poussière sur une étagère. Je me suis aussi initié au pickleball – et, pire encore –, je comprends finalement l'attrait... bien que je suck comme c'est pas possible.
J'ai aussi été voir Die Spitz et Babe Haven, deux projets rock qui ont le vent en poupe et qui étaient en concert sur fond de grésil ce samedi. Quelques constats...
- On raconte que John Lennon aurait dit que Ringo n'était même pas le meilleur batteur au sein des Beatles. En réalité, c'était une blague d'un humoriste. Cette citation m'est revenue chaque fois que Chloe Andrew, la batteuse de Die Spitz, prenait le micro. Bien que la guitariste et interprète Ava Schrobilgen soit électrisante sur scène, Andrew captivait davantage par sa voix.
- Babe Haven, un projet punk rock queer hyper engagé qui est pertinent, rassembleur et très l'fun... surtout si vous aimez Limp Bizkit (quelle phrase étrange, en effet). J'oserais même dire qu'il a volé la vedette ce samedi.
- Mine de rien, c'est mon deuxième concert cette année où on manie une épée sur scène. J'ai presque envie de me pogner un billet pour un show de Marie Carmen si je peux me rendre à une trifecta.
J'ai aussi passé du temps sur cette infolettre, faut dire. Passons, d'ailleurs, aux...

NOUVEAUTÉS À (RE)DÉCOUVRIR
(sur la photo : Joël Martel et les Pépites d'or)
Game de Balatro de Joël Martel et les Pépites d'or
On a presque tendance à l'oublier! Le chroniqueur, programmeur de jeux vidéo et auteur à succès Joël Martel est également un musicien iconoclaste. Quelques mois après I-A-O, il revient avec ses potes des Pépites d'or pour une nouvelle parution : Pizza 2000.
Au programme : des morceaux électro pop aux sujets rassembleurs comme l'assaisonnement (ClubHouse, qui ouvre le bal) et les différents moyens à employer pour échapper à notre dure époque (Game de Balatro qui fait référence, bien sûr, à l'équivalent du crack des jeux vidéo.
Pour les fans de pop électro avec, je dirais, un penchant darkwave à la Lebanon Hanover et Depeche Mode.
Les femmes tatouées de Marcel Mulet
Je vais tout d'abord vous demander de vous accrocher avant qu'on se lance. C'est beau? C'est fait? On y va!
Marcel Mulet est une création de l'humoriste et YouTubeur français Kino. Très actif sur toutes les plateformes, son personnage s'inspire de publications virales – souvent des affaires de madames sexy – pour chanter les commentaires les plus «mononc'» à la sauce pop française des années 80.
Ça devrait m'horripiler, c'est du déjà vu, mais... mais... mais c'est tellement bien fait!
Je profite donc de la parution du premier album complet du bonhomme - L'amour internel - sur différentes plateformes pour vous proposer un court extrait de ma toune préférée du lot.
Si vous aimez Joël Martel (tiens donc), Arnaud Soly ainsi que la pop fromagée à la Dead Or Alive, Maya ou Jean-Jacques Goldman.
Je sais pas (one shop cowboy) de Mort Rose
Le combo rock local, à l'aube de son 10e anniversaire, propose un morceau psychédélique à souhait qui plaira – comme il l'indique lui-même, aux fans des Beatles et de Tame Impala, notamment.
Le texte est opaque, mais il sert surtout la mélodie, qui est très accrocheuse.
Vivement la suite!
Anthem (de Blink-182) par Madi Diaz
Madi Diaz, chanteuse folk californienne, vient de sortir Enema Of The Garden State : une reprise du classique de Blink-182 en version folk intimiste. Et, estique, ça fonctionne! Un des disques les plus joyeusement immature des dernières années en ressort plus pensif et tristounet. Un chouette exercice de style. Bravo!
Pour les fans de Julien Baker, Frank Turner... les punkeux qui jouent de la guitare sèche, essentiellement.
5052 par Lysandre
L'auteure-compositrice-interprète rock pop montréalaise connue tout d'abord aux côtés d'artistes dont Klô Pelgag semble mettre la table pour la suite de Maison-Dieu, son premier maxi paru en 2022 et ça promet.
5052 plaira, justement, aux amateurs de Klô Pelgag, mais aussi à des projets comme Choses Sauvages et Lydia Képinski. C'est du bon, bref!
Cowboy Dreams de Boy Golden et Cat Clyde
Comme tout le monde, j'essaie d'être un bon citoyen :
- je déneige l'entrée de mes voisins plus âgés;
- je laisse mon sac au sol quand je prends le métro;
- et je fais pipi assis.
Ceci étant dit, mon plus grand regret depuis l'élection de Trump, c'est d'avoir manqué le concert de Willi Carlisle et Cat Clyde au Vermont en septembre dernier, deux artistes country alternatif que j'adore... ça en dit long sur mes privilèges, j'en conviens.
Mince consolation : la cowgirl s'associe à Boy Golden le temps d'un duo country rock chargé de tensions sensuelles. Clyde se met surtout au service de la chanson de son compère, mais le morceau reste très l'fun (et c'est une excuse pour vous parler de cette artiste brillante).
Pour les fans de la sélection d'artistes des gens derrière Western AF, je dirais.
Wow (d'André Gagnon) par Simon Boisseau
Le néo classique a le vent en poupe! Deux ans après la parution de son excellent premier album solo, le pianiste Simon Boisseau refait surface avec un hit du genre : une reprise du fameux Wow d'André Gagnon.
Le musicien – qui accompagne, d'ailleurs, le chanteur favori des enfants âgés de huit ans (Fredz) – s'attaque à un monument avec politesse... un peu trop même. Le principal intéressé se contente, essentiellement, de la dépoussiérer un brin en plus de lui retirer ses références disco.
Pour les amatrices et amateurs d'André Gagnon (évidemment), mais aussi d'Alexandra Streliski et Jean-Michel Blais.
Photograph of a Cyclone de Searows
Nom de plume de l'auteur-compositeur-interprète américain Alec Duckart, Searows pointe de plus en plus sur les radars musicaux en s'attirant, notamment, l'attention d'autres artistes, dont Ethel Cain. Il faut dire que leur approche au folk rock est aussi spleenesque.
À l'approche de la parution de son deuxième album, Death in the Business, qui devrait apparaître en magasins et sur les plateformes le 23 janvier 2026, Searows propose un nouvel extrait délicieusement tristounet.
Oh Baby de Young Rose & GenericTM
Le rappeur montréalais lance son premier album – Beautiful Dommage, une référence à Beau Dommage (oui, oui) du titre jusqu'à la pochette) – et ça frappe fort.
Que dire? C'est un rap réfléchi, porté par des rythmiques old school jazzy. C'est clever, sans sacrifier sa groove incendiaire : tout un numéro d'équilibriste.
Je suis très mal équipé pour discuter de rap, mais je me risquerai en glissant que si vous écoutez toujours du Black Star, vous devriez tendre l'oreille.
Je vous partage Oh Baby parce que c'est un morceau qui balance et qui fait référence à de nombreux grands sportifs, dont Maurice Richard.
Carried Away de Matt Hitt
Beau bonhomme qui s'est distingué comme frontman du groupe indie rock Drowners, Matt Hitt s'est ensuite déposé comme guitariste de tournée pour The Vaccines avant de faire un bout de chemin en solo. Ce qui nous mène à You’ll Be Lucky, un premier maxi qui vient tout juste de paraître.
Ça sonne un peu comme The Vaccines (normal, Timothy Lanham du groupe est à la production), mais aussi comme le rock indie du début des années 2000. Une douce époque où je n’étais ni tenté par le pickleball, ni endolori après un match.
Pour revenir à Hitt, ce n'est pas révolutionnaire, mais ça demeure catchy à souhait.
Les fans de l'émission London Café vont adorer, bref.

AUSSI À CONSULTER
(sur la photo : Marcel Mulet)
Je partage parce que l'artiste a eu la bonne idée de prendre l'illustre Wheel Club comme décor de dive bar pour sa pub.
Article du Devoir relayé par le bon Olivier Niquet. Je le mentionne parce que je voulais aussi vous parler d'une tendance qui m'énerve : la pop qui pourrait bien être de la musique générée par l'IA.
Prenez, par exemple, la reprise d'Etcetera – le fameux hit de Gabrielle Destroismaisons – par Le Panda. C'est tellement mou, basique et tendancieux que j'ai tenté de la reproduire sur Suno – un générateur de chansons IA – et, mautadine, je suis pas mal proche après un bizounage d'à peine cinq minutes.
C'est d'une tristesse. On mérite mieux.
J'ajoute ce lien parce que c'est, en effet, inquiétant – et le «scandale» implique un média sorelois, évidemment –, mais aussi parce que le méchant de l'histoire est un participant de La Voix. Hé bin!
Faudra venir à Montréal, toutefois. Désolé!
The Gales of November remembered
Une chouette chronique sur le hit viral des derniers jours : The Wreck Of The Edmund Fitzgerald de Gordon Lightfoot.
Pour les amatrices et amateurs de vieux stock comme Del Shannon et Roy Orbison. 😎
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